Horaires et Fréquences
Kind of Blues a lieu le Lundi de 19h30 à 21h tous les 15 jours
Rediffusion le Jeudi suivant l’émission de 14h à 15h30
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LATERS
laters
Rien que du Blues !
Le Blues a eu une influence majeure sur la musique populaire américaine puisqu’il est à la source du Jazz, du R’n’B, du Rock’n’Roll juqu’aux musiques actuelles.
« Nothing But the Blues »] se veut le fédérateur de tous les Blues. Du traditionnel au blues rock actuel.
Présentée par Jean Jacques, l’émission offre un espace aux musiciens Lorrains et à la particularité de présenter de la musique en Live et des interviews.
Etta James, Donna Greene, Lynn White, Koko Taylor, Sue Foley, Mildred Bailey, Candy Kane, Irene Higginbotham, Joanna Connor, Susan Tedeschi, Fiona Boyes, Sharrie Williams, Kara Maguire, Karen Lovely, …., des femmes qui poursuivent le combat pour l’émancipation féminine en chantant les mécanismes sociaux qui rendent possible la domination masculine.
Quand le Blues chante les thèmes de la lutte pour l'émancipation féminine 1 by Collectif Des Radios Blues on Mixcloud
Lady sings the blues
Quelques thèmes des luttes pour l’émancipation féminine à travers le Blues
Être femme, noire… et pauvre !
En 1998, Angela Davis publie « Blues Legacy and Black Feminism » et à travers les parcours de Ma Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday, n’hésite pas à parler de « féminisme noir ». Par leur comportement, ces femmes se sont battues contre la triple domination dont elles étaient victimes : en tant que femmes, en tant que noires et en tant que pauvres pour la plupart. Rappelons qu’à ses débuts, le blues était essentiellement chanté par des hommes, la variété étant davantage le terrain de la gente féminine. Pas facile de vagabonder avec des mouflets accrochés aux jupons… C’est pourtant une femme (blanche !), Sophie Tucker, qui enregistra le 1er blues, « St-Louis Blues » en 1917, suivie 3 ans plus tard par Mamie Smith avec « Crazy Blues ». Il n’est pas du tout facile de se faire une place dans ce monde d’hommes. Cette jalousie est-elle à l’origine du terrible machisme qui caractérise l’univers des musiciens de jazz et de blues comme s’interroge Buzzy Jackson dans Chanteuses de Blues, (2006) ou que constate également Marie Buscatto dans Femmes du jazz : musicalités, féminités, marginalités (2008) ? En 1954, Billie Holiday chante « Lady sings the blues » affirmant ainsi que les femmes peuvent aussi avoir le blues… et le chanter ! Selon John Hammond « père ! » Billie incarne l’élégance des déclassés car issue du milieu de la prostitution d ‘Harlem, elle exerce un attrait considérable sur tous ceux qui s’écartaient des normes sociales. En 2006, dans son album Dreamland Blues, Erja Lyytinen, venue de Finlande nous explique aujourd’hui ce qui continue à pousser une femme à jouer du blues dans « Why a woman plays the blues ».
« It hurts me too »…
On doit à Ma Rainey un premier plaidoyer en 1928 contre les violences conjugales et les mauvais traitements dans « Black eye blues », sujets malheureusement toujours d’actualité et dont les Carolina Chocolates Drops éditeront une reprise en 2007. En Juin 1926 elle se joint à Ida Cox pour exprimer la méfiance envers le partenaire avec « Trust No Man », deux ans après que celle-ci ait chanté « Wild women don’t have the blues », dans lequel elle s’adresse aux femmes : « Ne soyez pas honnête avec votre homme car lui ne le sera pas / Et il aura vite fait de se dénicher d’autres femmes / Ne soyez pas un ange, devenez une femme sauvage / Pour chasser votre homme de la maison s’il vous traite mal / Les femmes sauvages n’ont jamais le blues ». En 1990 le groupe féminin Saffire en fera une interprétation moderne dans The Uppity Blues Women et encore plus près de nous, Kirsten Thien dans son album de 2010 intitulé « Delicious ». Au sujet des violences exercées contre les femmes, comment ne pas évoquer le cas de Tina Turner ! Dans « A fool in love »… on la découvre alors dans sa 1ère apparition enregistrée aux côtés d’Ike et ce titre révèle déjà sans le savoir toute l’ambiguïté de leur relation placée sous les signes de l’amour et de la violence. Ils continuent en 1986, avec “Too Much For One Woman”.
« Any Woman’s blues »…
Dans « I ain’t goin’ to play no second fiddle » (1925), Bessie Smith fait savoir à son compagnon qu’elle n’a pas l’intention de jouer les 2nd rôles dans leur relation. Elle fait explicitement savoir qu’il est hors de question qu’elle le partage avec quelqu’un d’autre. Enregistré deux ans plus tard, dans « I used to be your sweet mama » , elle va encore plus loin et se pose à l’égale de l’homme. L’exigence de justice porté par Bessie était importante non seulement pour ce qui concerne l’égalité entre hommes et femmes, mais aussi dans le domaine plus vaste des relations entre Noirs et Blancs. Elle véhicule ainsi l’image de la femme qui s’affirme et qui s’émancipe. Lorsqu’elle chante en 1941 « Me And My Chauffeur Blues », Memphis Minnie poursuit la voix tracée par ses aînées et dénonce dans sa chanson la dépendance de la femme envers l’homme en inversant les rôles.
« Love me tender »
Cependant, la domination dans les rapports sexuels n’est pas la seule forme d’aliénation patriarcale. Dans «Work House Blues» (1923-1924), Bessie décrie les travaux de force, les labours et les corvées domestiques. Dans «Washwoman’s blues» (1928-1929) elle évoque la pénibilité des tâches ménagères : « La vie de blanchisseuses, ça n’a guère de bons côtés » chante-t-elle. Sur ce thème, on peut penser aussi à Penny Pope qui enregistre en 1930 « Tennessee Workhouse Blues ». Le travail salarié des femmes, n’était pas de tout repos ; dans les champs ou dans les maisons des blancs comme nous le rappelle Bumble Bee Slim en 1936 dans « Meet me in the bottom » : « Vous les blancs, par pitié / ne donnez pas de boulot à cette fille, hoooo / elle est mariée et je ne veux pas qu’elle bosse trop dur! ».Cette idée que les femmes ne sont pas des fainéantes (et que leur place n’est pas à la maison…!), est reprise par Sue Foley en 2004 dans « Hardworking Woman » et par nos compatriotes de Malted Milk dans l’album Sweet Soul Blues sorti en 2010 ! Profitons-en pour signaler que les hommes, même s’ils ne sont pas très nombreux, ne restent pas totalement sourds aux revendications féminines : Sonny Terry & Brownie Mc Ghee, JB Lenoir et plus près de nous T-Bone Burnett, reprennent le titre de Buster Brown : « Don’t dog your woman », Champion Jack Dupree chante « Don’t mistreat your woman » en 1969, même s’il ajoute « quand toi-même tu as tort ». De son côté, Detroit Junior enregistre en 2002 “It’s Bad to Make a Woman Mad”.
Quand le Blues chante les thèmes de la lutte pour l’émancipation féminine 2 by Collectif Des Radios Blues on Mixcloud
Bluesy City, Travailler est trop dur, On m’appelle Le Boss (Ooh Poo Pah Doo), Pourquoi me lever, J’vais appeler mon boulot and more, … Une sélection de titres en français … cocori pouêt pouêt !
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Occitanie FM
Sur internet : www.radio-occitania.com
En FM : 98.3FM TOULOUSE, 89.4FM COMMINGES, 106.1FM ARIEGE, 99.5FM ANDORRE PYRENNEES
Diffusion : Mercredi 20h-21h
Old coutry blues, Molly Oxford, Hesitation blues, How can a poor man stand…, Make my dreams come true and more.
Didier-Marc Bourelle vient parler de son nouvel album dans le Blues Des Canuts.
« La femme du pauvre crève la faim
La tienne vit comme une reine
Maintenant que la guerre est finie
Le pauvre doit vivre comme toi
M’sieur l’homme riche, toi qui es riche
Ouvre ton coeur et ton esprit ! »
Bessie Smith, in Poor Man Blues
L’écoute des titres est ponctuée par la lecture de passages du livre de Ben Reitman, Boxcar Berta, traduit de l’anglais par Philippe Mortimer, préface, postface et notes de Laurent Jeanpierre, Nautilus, 2008, 318 p., 20 €