Hassen Gamaz dans Le Blues Des CAnuts !

Pilier depuis de nombreuses années de la scène Blues dans la région lyonnaise et en Rhône-Alpes, Hassen Gamaz engage la conversation avec Nejib et Jean-Claude…

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Quand le Blues chante katrina…

Blues des Canuts : Émission spéciale Katrina !

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Le Blues Des Canuts
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Notre émission est à écouter sur Radio Canut.
En FM (Lyon et agglomération): 102.2 Mhz
Sur internet : www.radiocanut.org

Diffusion tous les mercredis de 15 à 16h.

Quand le Blues chante les thèmes de la lutte pour l’émancipation féminine…

Quand le Blues chante les thèmes de la lutte pour l'émancipation féminine 1 by Collectif Des Radios Blues on Mixcloud

Lady sings the blues

Quelques thèmes des luttes pour l’émancipation féminine à travers le Blues

Être femme, noire… et pauvre !

En 1998, Angela Davis publie « Blues Legacy and Black Feminism » et à travers les parcours de Ma Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday, n’hésite pas à parler de « féminisme noir ». Par leur comportement, ces femmes se sont battues contre la triple domination dont elles étaient victimes : en tant que femmes, en tant que noires et en tant que pauvres pour la plupart. Rappelons qu’à ses débuts, le blues était essentiellement chanté par des hommes, la variété étant davantage le terrain de la gente féminine. Pas facile de vagabonder avec des mouflets accrochés aux jupons… C’est pourtant une femme (blanche !), Sophie Tucker, qui enregistra le 1er blues, « St-Louis Blues » en 1917, suivie 3 ans plus tard par Mamie Smith avec « Crazy Blues ». Il n’est pas du tout facile de se faire une place dans ce monde d’hommes. Cette jalousie est-elle à l’origine du terrible machisme qui caractérise l’univers des musiciens de jazz et de blues comme s’interroge Buzzy Jackson dans Chanteuses de Blues, (2006) ou que constate également Marie Buscatto dans Femmes du jazz : musicalités, féminités, marginalités (2008) ? En 1954, Billie Holiday chante « Lady sings the blues » affirmant ainsi que les femmes peuvent aussi avoir le blues… et le chanter ! Selon John Hammond « père ! » Billie incarne l’élégance des déclassés car issue du milieu de la prostitution d ‘Harlem, elle exerce un attrait considérable sur tous ceux qui s’écartaient des normes sociales. En 2006, dans son album Dreamland Blues, Erja Lyytinen, venue de Finlande nous explique aujourd’hui ce qui continue à pousser une femme à jouer du blues dans « Why a woman plays the blues ».

« It hurts me too »…

On doit à Ma Rainey un premier plaidoyer en 1928 contre les violences conjugales et les mauvais traitements dans « Black eye blues », sujets malheureusement toujours d’actualité et dont les Carolina Chocolates Drops éditeront une reprise en 2007. En Juin 1926 elle se joint à Ida Cox pour exprimer la méfiance envers le partenaire avec « Trust No Man », deux ans après que celle-ci ait chanté « Wild women don’t have the blues », dans lequel elle s’adresse aux femmes : «  Ne soyez pas honnête avec votre homme car lui ne le sera pas / Et il aura vite fait de se dénicher d’autres femmes / Ne soyez pas un ange, devenez une femme sauvage / Pour chasser votre homme de la maison s’il vous traite mal / Les femmes sauvages n’ont jamais le blues ». En 1990 le groupe féminin Saffire en fera une interprétation moderne dans The Uppity Blues Women et encore plus près de nous, Kirsten Thien dans son album de 2010 intitulé « Delicious ». Au sujet des violences exercées contre les femmes, comment ne pas évoquer le cas de Tina Turner ! Dans « A fool in love »… on la découvre alors dans sa 1ère apparition enregistrée aux côtés d’Ike et ce titre révèle déjà sans le savoir toute l’ambiguïté de leur relation placée sous les signes de l’amour et de la violence. Ils continuent en 1986, avec “Too Much For One Woman”.

« Any Woman’s blues »…

Dans « I ain’t goin’ to play no second fiddle » (1925), Bessie Smith fait savoir à son compagnon qu’elle n’a pas l’intention de jouer les 2nd rôles dans leur relation. Elle fait explicitement savoir qu’il est hors de question qu’elle le partage avec quelqu’un d’autre. Enregistré deux ans plus tard, dans « I used to be your sweet mama » , elle va encore plus loin et se pose à l’égale de l’homme. L’exigence de justice porté par Bessie était importante non seulement pour ce qui concerne l’égalité entre hommes et femmes, mais aussi dans le domaine plus vaste des relations entre Noirs et Blancs. Elle véhicule ainsi l’image de la femme qui s’affirme et qui s’émancipe. Lorsqu’elle chante en 1941 «  Me And My Chauffeur Blues », Memphis Minnie poursuit la voix tracée par ses aînées et dénonce dans sa chanson la dépendance de la femme envers l’homme en inversant les rôles.