Quand le Blues chante les thèmes de la lutte pour l’émancipation féminine 2
« Love me tender »
Cependant, la domination dans les rapports sexuels n’est pas la seule forme d’aliénation patriarcale. Dans «Work House Blues» (1923-1924), Bessie décrie les travaux de force, les labours et les corvées domestiques. Dans «Washwoman’s blues» (1928-1929) elle évoque la pénibilité des tâches ménagères : « La vie de blanchisseuses, ça n’a guère de bons côtés » chante-t-elle. Sur ce thème, on peut penser aussi à Penny Pope qui enregistre en 1930 « Tennessee Workhouse Blues ». Le travail salarié des femmes, n’était pas de tout repos ; dans les champs ou dans les maisons des blancs comme nous le rappelle Bumble Bee Slim en 1936 dans « Meet me in the bottom » : « Vous les blancs, par pitié / ne donnez pas de boulot à cette fille, hoooo / elle est mariée et je ne veux pas qu’elle bosse trop dur! ».Cette idée que les femmes ne sont pas des fainéantes (et que leur place n’est pas à la maison…!), est reprise par Sue Foley en 2004 dans « Hardworking Woman » et par nos compatriotes de Malted Milk dans l’album Sweet Soul Blues sorti en 2010 ! Profitons-en pour signaler que les hommes, même s’ils ne sont pas très nombreux, ne restent pas totalement sourds aux revendications féminines : Sonny Terry & Brownie Mc Ghee, JB Lenoir et plus près de nous T-Bone Burnett, reprennent le titre de Buster Brown : « Don’t dog your woman », Champion Jack Dupree chante « Don’t mistreat your woman » en 1969, même s’il ajoute « quand toi-même tu as tort ». De son côté, Detroit Junior enregistre en 2002 “It’s Bad to Make a Woman Mad”.
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